Le Mont Ventoux, à l’instar de la plus jolie fille du lycée que tout Terminal courtise, ne se laisse pas conquérir dès la première tentative ! Pourtant j’étais fier comme Artaban, par ce beau matin de début janvier, avec mes « plus beaux habits cyclisme du dimanche » pour aller à sa rencontre. J’étais quasi certain de pouvoir le séduire mais c’était sans compter sur son côté « j’embrasse pas la première fois ».
Pourtant, cette rando avait débuté dans l’allégresse en traversant des villages aux douces résonances viticoles: Vacqueyras, Gigondas, Beaumes-de-Venise.
Ce fut, par la suite, au tour de la moyenne montagne, avec les villages bucoliques comme Lafare, la Roque-Alric, Le Barroux, sur les premiers contreforts du Ventoux puis une ascension de la « petit soeur » avec le Col de La Madeleine. Enfin ce fut la descente vers « Bédoin le gardien du Temple ».
A partir de ce village, tu la joues sans filet avec le risque de prendre un râteau !
Les premiers kilomètres, comme une mise en bouche exquise, vous laissent penser que c’est « du tout cuit » et qu’il sera aisé de conclure au dessert ! Puis de manière quasi imperceptible entre Sainte-Colombe et Saint-Estève, tu ressens comme une difficulté incongrue après cette entrée en matière des plus désinvolte.
Tu dégustes, alors avec difficulté , ce plat de résistance constitué par la forêt avec les piques acerbes à 10% du Mont Ventoux ! Tu comprends alors, jusqu’à l’arrivée du « Trou vauclusien » constitué par le Chalet Reynard, que tu risques de pas avoir de « french kiss » au sommet.
A partir de cette microstation, la pente reste assez raide dans un paysage désertique mais tu y crois encore après avoir passé le plat de résistance ! Néanmoins, un concurrent de taille qui se prénomme Eole vient te remettre en place. De mon côté, il m’a vaincu à quelques 1800 mètres du sommet et je m’en suis retourné penaud à Aubignan.
Néanmoins, c’est dans la difficulté que l’on mesure son mental face à l’adversité, je me suis alors fait la promesse que « Toi, mon bonhomme demain tu seras vaincu tel un Rosbeef à Austerlitz ! «